Le confinement dure, le beau temps commence à s’installer, la nature fleurit et se développe et, nous, on s’encroûte un peu.
Nous vous proposons aujourd’hui, comme petit exercice de mémoire, d’apprendre par coeur, ou de ré-apprendre, un délicieux poème, bijou de tendresse, de Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859). Sainte Beuve a dit à son propos : « Elle a chanté comme l’oiseau chante », et a défini sa poésie comme « si passionnée, si tendre, et véritablement unique en notre temps». Ce poème est un de mes poèmes favoris. Le voici, dans son intégralité. Bon exercice !
Les roses de Saadi
« J’ai voulu ce matin te rapporter des roses ;
Mais j’en avais tant pris dans mes ceintures closes
Que les noeuds trop serrés n’ont pu les contenir.
Les noeuds ont éclaté. Les roses envolées
Dans le vent, à la mer s’en sont toutes allées.
Elles ont suivi l’eau pour ne plus revenir ;
La vague en a paru rouge et comme enflammée.
Ce soir, ma robe encore en est tout embaumée…
Respires-en sur moi l’odorant souvenir. »
Marceline DESBORDES-VALMORE (1786-1859)
Découvrez la vie de Marceline Desbordes-Valmore, surnommée « Notre-Dame-Des-Pleurs » en référence aux nombreux drames qui jalonnèrent sa vie, sur Wikipedia, où nous avons emprunté la référence à Sainte Beuve. Cliquez içi