08 avril – J20 – 13 kms
Une journée tranquille en perspective, seulement 13 kilomètres au programme. En fait, le prochain temple étant à plus de 30 kms, nous préférons faire cela sur deux jours, d’autant plus qu’au départ nous comptions prendre la route avec du dénivelé pour franchir la Yakezaga Toge Pass (Col Yakezaga). Nous quittons donc notre ryokan le ventre vide puisque le petit déjeuner n’était pas prévu et trouvons en route un supermarché où tant bien que mal, nous nous approvisionnons pour la journée. Peu après, nous longeons un cimetière qui surplombe la mer. Quel bel endroit pour rejoindre l’éternité ! Le temps ce matin est splendide et cette mer scintillante au soleil est un spectacle de rêve pour ces tombes et pour nous, passagers du moment.
Et puis, nous changeons d’avis. Voilà un des grands privilèges de ce type de voyage, nous pouvons décider de notre itinéraire au dernier moment ! Nous avions discuté hier soir avec André de ce choix d’itinéraire et comme nous, il était hésitant. Nous optons donc pour la petite route de la corniche au ras de l’eau.
Interdite mais magnifique, la route le long de l’océan
Mais oh surprise son accès est fermé : une barrière, un feu clignotant rouge, des inscriptions… Nous faisons comme si nous n’avions rien compris, autre privilège des étrangers que nous sommes, et franchissons la barrière en espérant que nous n’aurons pas à rebrousser chemin quelques kilomètres plus loin. Il semblerait que la route soit en mauvais état et que quelques éboulements de la falaise obstruent la voie. En effet, cette route très étroite est creusée à flanc de montagne et longe en continu l’océan sur six kilomètres.
Nous les parcourons, seuls au monde et c’est magique ! En toile de fond l’océan et, en fond sonore, le vent et le déferlement des vagues. Les vues à couper le souffle promises hier sont pour aujourd’hui. Nous cheminons presqu’au ras de l’eau qui nous offre ses fonds turquoise. Quelques chutes de pierre encombrent un peu la chaussée, mais ne constituent pas un obstacle majeur pour le marcheur à pied. L’entretien de cette route s’est sans doute avéré compliqué et onéreux et les services de voirie ont préféré en interdire l’accès aux véhicules.
Naka-Tosa, petit port de pêche où se niche notre auberge du soir
Nous parvenons ainsi en début d’après-midi à Naka-Tosa, petit port de pêche où nous avons une réservation, sur les conseils de notre coréenne, à la guest-house Kei. Nous arrivons jour de marché, encore ouvert en ce début d’après-midi. C’est un plaisir de remonter ces ruelles animées bordées de boutiques de bouche, de restaurants de poissons. La spécialité locale est la bonite toastée. Comme d’habitude, nous avons quelques difficultés à trouver l’adresse de notre hébergement. Un jeune japonais auprès duquel nous avions sollicité de l’aide nous accompagne jusqu’au seuil de la guest-house, au travers de multiples ruelles où nous aurions eu beaucoup de mal à nous repérer tout seuls ! En général, c’est ainsi que cela se termine, donner des explications s’avérant beaucoup trop compliqué.
Un petit mot de bienvenue nous attend, accroché à la porte, nous invitant à entrer et à nous installer, le propriétaire n’étant pas là. C’est aussi un classique ici, les gens vivent portes ouvertes et la confiance règne ! Le lieu est ravissant et chaleureux à souhait, meublé et décoré avec goût. On se sent comme à la maison, cela fait un bien fou. Quel contraste avec le ryokan d’hier, pour un prix nettement inférieur en outre.
Notre goûter du jour : de la bonite toastée
Nous posons nos sacs et repartons aussitôt vers ce charmant marché où nous avons repéré quelques petits restos de poissons bien alléchants. Et nous voilà attablés pour le goûter devant sashimis et bonite toastée : un vrai régal !
Et une soirée bien agréable
Sur le chemin du retour, nous faisons un petit stop au supermarché du quartier pour nos courses du dîner et du petit-déjeuner. Les guest-houses n’offrent pas de repas mais mettent à disposition un coin cuisine. Et ici, c’est une vraie cuisine avec un petit air british assez kitsch. Nous retrouvons notre hôte, un japonais d’une cinquantaine d’années, absolument charmant, secondé par sa maman, une vieille dame toute pétillante.
Au menu, ce soir, des pâtes aux légumes faites maison, yaourt aux fraises fraîches et surtout pas de riz ! Le japonais, pèlerin et hôte comme nous, ne montre pas son nez dans la cuisine, nous l’avons à peine aperçu, du style taiseux.
Notre maître des lieux ayant déjà fait le pèlerinage de Shikoku cinq fois, nous fait bénéficier de ses bons conseils en matière d’itinéraires et d’hébergements. Notre itinérance s’organisant quasi au jour le jour, ceux- ci sont toujours les bienvenus !
Bonjour Catherine,
Après avoir découvert votre blog par hasard il y a 3 jours, c’est avec bonheur que je lis votre récit chaque jour. J’étais à Shikoku en octobre et novembre dernier, alors évidemment, cela me rappelle de très bons souvenirs.
PS. Je confirme, vous avez raté quelque-chose en n’allant pas dans le restaurant panoramique avant le temple 28, c’était vraiment du haut de gamme avec ici aussi desserts et café à volonté !!! Je blague, j’ai loupé celui du jour d’après. …..
Yvette