
Quoi de mieux, maintenant que nous voilà installés dans la routine et l’ennui des confinés, que les « Aventures de Robinson Crusoé » de Daniel de Foë pour poursuivre notre mini cycle de lecture « Spécial Coronavirus »?
Robinson Crusoé est un roman d’aventures anglais de Daniel Defoe, publié en 1719 et l’un des premiers romans de ce genre publié alors. Inspiré d’une histoire vraie et écrit à la première personne, le roman se déroule sur une île déserte où Robinson, après avoir fait naufrage, vécut vingt-huit ans. Durant son séjour, il sauva un « sauvage » d’une mort certaine et le nomma Vendredi. Sauvés quelques années plus tard, ils quittèrent l’île et vécurent d’autres aventures, Vendredi restant attaché à son sauveur.
Ce roman d’aventures, que Jean-Jacques Rousseau considérait comme un livre d’éducation, connut un grand succès à sa parution. Trois cents ans après, déjà, il est encore un grand classique qui devrait enchanter adultes et adolescents.
Et si l’on y pense bien, que sont quelques semaines de confinement avec internet et le supermarché au coin de la rue, par rapport à vingt-huit années de réclusion, sans livre, sans portable, sans télévision, sans qui que ce soit à appeler ?
Le vrai titre du roman
Le titre complet, traduit en français, de l’ouvrage est « La Vie et les aventures étranges et surprenantes de Robinson Crusoé de York, marin, qui vécut 28 ans sur une île déserte sur la côte de l’Amérique, près de l’embouchure du grand fleuve Orénoque, à la suite d’un naufrage où tous périrent à l’exception de lui-même, et comment il fut délivré d’une manière tout aussi étrange par des pirates. Écrit par lui-même ».
Découvrons le, ou relisons le sans tarder.
Les modalités pour le télécharger gratuitement sont décrites en fin d’article.
Bonne lecture.
Aventures de Robinson Crusoé
PREMIÈRE PARTIE
CHAPITRE PREMIER
Je suis né en 1632, à York, d’une bonne famille. Mon père, natif de Brème, s’établit à Hull, où il acquit une grande fortune ; ensuite il alla à York, et y épousa ma mère, dont les parents s’appelaient ROBINSON. Cette famille est une des meilleures du pays, et c’est d’elle que je tiens les noms de ROBINSON KREUTZNAER ; mais, par une corruption de mots assez ordinaire en Angleterre, on nous appelle aujourd’hui, nous nous appelons et nous signons CRUSOÉ : mes compagnons ne m’ont jamais donné d’autre nom. J’avais deux frères plus âgés que moi. L’un, lieutenant-colonel d’un régiment d’infanterie anglaise, commandé autrefois par le fameux colonel Lockart, fut tué à la bataille de Dunkerque contre les Espagnols. Je n’ai jamais su ce qu’était devenu le second. J’étais le troisième garçon de la famille ; n’ayant appris aucun métier, je roulai bientôt force projets dans ma tête. Mon père, homme âgé, m’avait donné une bonne éducation, soit en me dictant lui-même des leçons, soit en m’envoyant aux écoles publiques. Il me destinait à l’étude des lois ; mais le désir d’aller sur mer me dominait uniquement. Cette inclination me roidissait si fort contre la volonté paternelle, et me rendait tellement sourd aux remontrances et aux sollicitations pressantes de ma mère et de tous mes proches, qu’on eût pu conjecturer déjà qu’une espèce de fatalité m’entraînait irrésistiblement vers un état de souffrance et de misères. Mon père, sage et grave personnage, me donnait d’excellents avis pour me faire renoncer à mes desseins. Un matin il me fit venir dans sa chambre, où il était retenu par la goutte, il me demanda pour quels projets, pour quelle idée folle je voulais quitter la maison paternelle et ma patrie, où j’aurais de l’appui, et où j’avais l’espérance d’arriver à la fortune par mon application et mon industrie en menant une vie agréable et commode. Il me dit qu’il n’y avait que deux sortes de gens, les uns dénués de toutes ressources, les autres placés dans un rang supérieur, à qui il convînt de former de grandes entreprises et d’aller par le monde chercher des aventures, pour se rendre fameux par une route peu frayée. Ce parti, selon lui, était beaucoup trop au-dessus ou trop au-dessous de moi ; ma place se trouvait marquée dans la classe moyenne, au premier étage de la vie bourgeoise. Sa longue expérience lui avait appris à regarder cette situation comme la meilleure de toutes, comme celle dans laquelle il était le plus facile d’être heureux, à l’abri de la misère, des souffrances et des travaux trop pénibles des artisans, loin de l’orgueil, du luxe, de l’ambition et de l’envie dont les grands sont tourmentés. Les rois eux-mêmes n’avaient-ils pas désiré cette modeste condition de la vie ? N’avaient-ils pas gémi sur les suites de leur haute naissance et souhaité de se voir placés mieux instruit de sa destinée que mon père et ma mère ne l’ont été de la mienne? ….
Modalités pour lire gratuitement la suite
Cet extrait a été repris du site de la Bibliothèque Nationale de France. Vous pouvez le consulter ou le télécharger içi
Nous avons positionné ce lien sur la première page de ce roman. Vous avez la possibilité d’aller et venir à votre guise dans cette édition.
Nous remercions la BNF et son Département GALLICA pour le remarquable travail de mise à disposition d’œuvres littéraires, dont Les Aventures de Robinson Crusoé, travail qui nous permet aujourd’hui de passer un long moment agréable et de relativiser nos inconvénients actuels.
Référence utile
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